Cet article a été rédigé et édité par Sofia Thomas.
Shanghai, 23 avril 2025 – C’est un véritable coup de théâtre qu’a offert Hongqi en levant le rideau sur l’Auto Shanghai 2025. Le constructeur chinois n’a pas fait dans la demi-mesure : nouvelle stratégie mondiale ambitieuse et flopée de modèles inédits. L’objectif ? Se tailler une place de choix dans le cercle très fermé du luxe automobile mondial. En plein cœur de sa conférence, Hongqi a déroulé sa vision d’une « Union de Mobilité à Valeur Partagée » – un joli nom pour désigner un écosystème où utilisateurs et partenaires auraient leur mot à dire.
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Quand la philosophie chinoise s’invite dans l’automobile mondiale
Les pontes de Hongqi ont expliqué que leur concept d' »Union de Mobilité à Valeur Partagée » s’inspire directement de la vision chinoise de l’harmonie. Une façon de dire qu’ils ne veulent pas juste vendre des bagnoles, mais créer des liens avec leurs partenaires internationaux.
« On ne se contente pas de fourguer des voitures. On crée un mouvement où tout le monde a son rôle à jouer dans l’avenir de la mobilité de luxe, » a lâché un porte-parole de la marque.
Et visiblement, ça marche plutôt bien : les ventes à l’international ont doublé quatre années de suite. Pas mal pour une marque qui, il y a encore dix ans, était surtout connue pour promener les dignitaires du parti communiste chinois. Le secret de cette réussite ? Un savant mélange de récits culturels et d’innovations techniques, adapté à chaque marché plutôt que d’appliquer une recette uniforme.
Trois nouveaux joujoux qui en jettent
Dans un décor digne des meilleures productions hollywoodiennes, Hongqi a dévoilé trois modèles qui incarnent ses ambitions mondiales. Aux manettes, Giles Taylor, directeur créatif débauché chez Rolls-Royce il y a quelques années, qui a présenté la berline électrique EH5, le SUV EHS5, et le vaisseau amiral baptisé Guoya.
EH5 et EHS5 : l’électrique sauce Hongqi
L’EH5 et l’EHS5 viennent étoffer la gamme électrique de Hongqi, après le succès (relatif) des EH7 et EHS7 qui ont commencé à faire leur petit bonhomme de chemin à l’international.
L’EH5, c’est la berline compacte qui veut faire de l’ombre aux Tesla et autres BMW. Son look mêle subtilement calligraphie chinoise et traits contemporains. À l’intérieur, c’est plus grand qu’on ne pense, et sous le capot (enfin, sous le plancher), une batterie qui promet plus de 600 bornes d’autonomie. Pas mal.
Côté SUV, l’EHS5 lorgne clairement vers l’Europe et les États-Unis avec sa silhouette passe-partout mais soignée. Il embarque toute la technologie qu’on est en droit d’attendre en 2025, avec une interface qui se veut simple mais premium. Le genre de bagnole qui pourrait bien faire réfléchir les acheteurs d’Audi Q4 e-tron ou de Mercedes EQA.
Hongqi Guoya : le luxe à la chinoise poussé à l’extrême
Le Guoya, c’est la cerise sur le gâteau, le modèle qui fait tourner les têtes. Après avoir été aperçu à Goodwood et au Mondial de Paris l’an dernier, le voilà enfin en chair et en tôle. Ce mastodonte incarne la vision Hongqi du luxe absolu. Ses lignes massives évoquent autant la Cité Interdite que la soufflerie aérodynamique la plus moderne.
« Le Guoya, c’est plus qu’une voiture, c’est une expérience mobile, » s’est enthousiasmé Giles Taylor. « On a voulu créer un truc qui raconte une histoire, qui vous transporte pas juste d’un point A à un point B, mais qui vous fait voyager dans l’imaginaire chinois. »
À l’intérieur, c’est le festival du savoir-faire artisanal, avec des matériaux triés sur le volet et travaillés selon des techniques ancestrales remises au goût du jour. La technologie est partout mais ne s’impose jamais. Le genre de voiture où l’on monterait aussi volontiers à l’arrière qu’à l’avant.
Des collaborations qui font jaser
Pour montrer qu’ils sont sérieux avec leur fusion Est-Ouest, les pontes de Hongqi ont remis une « Médaille de l’Alliance Hongqi » à Scabal, la marque belge qui fournit des tissus aux tailleurs les plus huppés de la planète. Les deux boîtes bossent ensemble sur des intérieurs taillés sur mesure qui mêlent savoir-faire européen et sensibilité chinoise.
La conférence a aussi mis en scène Joyce Jonathan, chanteuse française qui, paraît-il, a été la première occidentale à se balader en EHS7. Elle a poussé la chansonnette et raconté pourquoi elle a craqué pour la marque.
« Ce qui m’a tapé dans l’œil chez Hongqi, c’est qu’ils ne cherchent pas à faire du Mercedes ou du BMW à la sauce pékinoise. Ils ont leur propre truc, leur propre vision, » a-t-elle confié au public.
Le luxe made in China prend du galon
Ce show Hongqi à Shanghai marque un tournant pour l’industrie auto chinoise de luxe. Finie l’époque où la marque se contentait de fabriquer des limousines pour les apparatchiks du Parti. Aujourd’hui, elle se réinvente comme une marque audacieuse, qui joue sur deux tableaux : la tradition millénaire et l’innovation décomplexée.
En invitant le monde à rejoindre son « club de mobilité partagée » et en lançant des modèles qui ne singent pas bêtement les codes occidentaux, Hongqi montre qu’elle a de sérieuses ambitions. Les observateurs y voient le symbole d’une tendance plus large : les constructeurs chinois ne se contentent plus de copier, ils innovent et s’appuient sur leur culture pour proposer quelque chose de différent.
« Ce qu’on voit avec Hongqi, c’est l’émergence d’une vraie alternative dans le monde du luxe, » analyse Jean-Marc Bellot, expert auto. « Ils ne cherchent pas juste à piquer des parts de marché à Audi ou BMW, ils veulent redéfinir ce que veut dire ‘luxe’ au 21e siècle, en y ajoutant leur propre sauce culturelle. »
Une conquête mondiale pas à pas
Hongqi ne fonce pas tête baissée sur tous les marchés en même temps. Déjà bien implanté en Europe – France, Allemagne, pays scandinaves – et au Moyen-Orient, le constructeur avance ses pions méthodiquement. Pas de stratégie bulldozer, mais plutôt une approche sur mesure pour chaque territoire.
L’Europe reste un gros morceau à conquérir, avec des showrooms qui ont poussé comme des champignons dans plusieurs capitales. Prochain gros défi : l’Amérique du Nord, avec une arrivée prévue d’ici 2027.
« On n’est pas pressés, » confie un stratège de la marque. « On voit ça sur le long terme. On préfère prendre le temps de comprendre chaque marché plutôt que de débarquer comme un cheveu sur la soupe. »
Plus qu’une voiture, un mode de vie
Hongqi ne se contente pas de mettre des batteries dans ses voitures. La marque investit à fond dans la conduite autonome, avec l’ambition de sortir des véhicules de niveau 3 et 4 dans les années qui viennent. En parallèle, ils développent tout un univers numérique pour que la voiture s’intègre parfaitement dans le quotidien.
L’écologie n’est pas oubliée dans l’équation. Au-delà des moteurs zéro émission, Hongqi s’attaque à toute la chaîne, de la fabrication au recyclage.
« Notre union de mobilité n’a de sens que si on préserve la planète, » résume la direction, consciente que même les voitures les plus luxueuses doivent désormais faire leur part.